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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 23:28

 

 

  

 

 

 

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                Sais-tu, Cacao, dit Prunie L'Aventurière, que le monsieur qui avait oublié

 

le soleil va de mieux en mieux ?

 

Je te porte un panier de reine-claude de son jardin. Elles sont mûres à point,

 

tellement sucrées, c'est un délice. Elles sont naturelles, pas comme celles du

 

commerce, mûries au gaz !

 

Il fait des tartes maintenant. Pour la première, je l'ai aidé. Puis il a recommencé

 

tout seul. On se régale. Il en a même porté une à sa voisine, il en était très fier.

 

Oh ! Il faut que je te raconte. Il y a tant de fruits cette année qu'on a fait des

 

confitures.

  

Plusieurs pots, on a passé un temps à dénoyauter les prunes !

 

Et je lui ai donné l'idée de fabriquer des étiquettes personnalisées "maison".

 

Pour offrir les pots à ses amis. Cela l'occupe. Certaines sont très jolies, avec des

 

pleins et des déliés, à l'encre de chine. On a retrouvé un vieux porte-plume.

 

Pour changer,  on a acheté du papier-parchemin. Il le découpe, avec des festons,

 

et toutes sortes de forme. On noircit un peu le bord à la flamme d'une bougie.

 

Il ne faut pas trop l'approcher du papier, au début nous avons eu des aventures,

 

tout partait en fumée.  Ce qui le faisait  rire. Je l'entendais rire pour la première

 

fois.

 

La deuxième fois, c'était avant-hier. Là on ne pouvait plus s'arrêter, et ça faisait

 

du bien. Toute la matinée, on évitait de se regarder, sinon on éclatait. 

 

Figure-toi  que je lui avais conseillé de ne pas mettre trop de sucre. Pour que l'on

 

sente bien le goût du fruit. Moitié moins que de fruits.

 

J'ai fait aussi des pots chez moi avec toutes les prunes qu'il m'a données. Comme

 

il sait que je n'ai pas le temps, il va me fabriquer des étiquettes.

 

Mais pas pour la dernière série. Ni pour moi, ni pour lui.

 

Ces confitures-là, on les garde pour nous ! Attention les yeux les calories !

 

On en avait tellement assez d'enlever les noyaux, qu'on s'est dit que pour nous,

 

après tout, on pouvait les laisser. Il suffirait de faire attention en mangeant.

 

Je l'ai quitté le soir après cette sage décision. Il était convenu de cuire chacun

 

nos prunes, et de vérifier quelle serait la meilleure confiture.

 

Et avant-hier, je suis arrivée chez lui, pas fière du tout. Je me disais qu'il n'avait

 

pas été aussi bête que moi ! Tu penses bien que je n'avais pas apporté un pot 

 

pour comparer mes talents aux siens ! Pourquoi ?

 

Oh ! Là ! Là ! Ma pauvre Cacao !

 

En arrivant, j'ai vu sa tête, j'ai tout de suite compris !

 

Il a dit :

 

--  Vous au moins, vous aurez été plus maligne que moi !

 

--  Et non ! Pas du tout ! C'est horrible n'est-ce pas ! Bah ! On les mangera bien

 

    quand même...petit à petit...

 

--  Mais oui, mais oui. Pas la peine de faire des étiquettes pour celles-là. Comme

 

    ça on les reconnaîtra !

 

--  Je ne comprends pas, s'étonna Cacao.

 

--  Toi qui es si intelligente ? Réfléchis un peu. Nos confitures sont trop sucrées.

 

    Vraiment trop, trop, trop sucrées. Il faut en mettre très, très peu sur le pain.

 

    On a testé. Avec presque rien, c'est mangeable. Mais il nous faudra longtemps

 

    pour tout finir ! Et personne ne nous aidera ! 

 

--  Mais pourquoi ? Vous avez mis plus de sucre ?

 

--  On en a mis pareil. Moitié poids de sucre, moitié poids de fruits. Sauf qu'on n'a

 

    pas pensé aux noyaux. Et ça pèse des noyaux ! Et ça ne risque pas de pomper

 

    le sucre ! Quelle catastrophe ! On a ri toute la matinée !

 

 

 

 

 

 

                                    A          B I E N T Ô T  . . .

 

 

 

                                                         D A N S     M O N     T A C O T  . . .

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 22:12

 

 

 

 

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                     Tu sais, Cacao, dit Prunie L'Aventurière, je vais souvent faire le ménage

 

chez un monsieur seul. Il est jeune encore, sa femme est morte d'un cancer.

 

 Lui aussi en a eu un. Il est tiré d'affaire maintenant. Cela lui est égal.

 

Il se fout de tout. Ne met pratiquement jamais le nez dehors, alors qu'il fait si beau.

 

Pourtant il a un grand jardin, et même un verger. Les pruniers croulent sous les

 

fruits. Il ne les ramasse pas. A quoi bon, me dit-il ... Autrefois ... Oui,  autrefois, on

 

faisait des confitures ...

 

Il passe sa journée à zapper, devant des séries qui l'ennuient

 

Comme ça me fait de la peine,  j'ai eu une idée hier. Lui demander d'aller étendre

 

le linge, sur les fils du fond du jardin, au grand soleil. Prétextant que j'avais trop

 

de  travail . Et que le temps qu'il me ferait gagner serait bien utile.

 

Il n'avait pas envie de sortir. Il a essayé d'échapper à la corvée en me disant de

 

laisser le reste pour plus tard, que ce n'était pas important.

 

Mais j'ai tenu bon. Et il y est allé.

 

Je l'ai vu de loin traverser le jardin. Je savais qu'il sentait la chaleur du soleil sur

 

son dos et ses épaules. Et qu'il avait oublié depuis longtemps que ça existait.

 

Puis il a étendu le linge. Sans se presser.

 

Pas parce qu'il le faisait de mauvais gré. Pour prolonger ce moment où le temps

 

s'arrête. Au grand air, loin de tout. Le corps réchauffé et consolé par  le soleil.

 

Même s'il brûle un peu. Car tu sais, Cacao, il faut d'abord consoler le  corps ...

 

Ensuite, il a jeté un oeil autour de lui. Et il a un peu marché sur la pelouse. J'ai vu

 

qu'il regardait les prunes par-terre. Toutes ces prunes dorées à point, éclatées

 

au milieu, avec les abeilles qui s'en régalent.

 

Il n'en a pas ramassé une, encore moins goûté. Mais il est resté quelques minutes

 

encore dans le soleil, avant de revenir lentement vers la maison.

 

A dire vrai, je n'étais pas en retard dans mon travail ce jour-là. Il salit très peu.

 

Surtout pas la cuisine. D'ailleurs, il mange à peine.

 

Lorsqu'il est rentré, il ne m'a pas cherchée. J'étais dans le garage.

 

Juste avant de partir, je suis allée le voir. Il était de nouveau dans son fauteuil,

 

les yeux dans le vide, face à sa télé,  avec l'image, mais sans le son.

 

Il a sursauté en m'apercevant.

 

--  Comme vous m'avez bien avancée en étendant le linge, j'en ai profité pour

 

    aspirer l'intérieur de votre voiture. Vous devriez aller la faire laver demain.

 

    En même temps, vous feriez quelques courses. Avec tout le repassage

 

    qu'il y aura à faire, ça m'arrangerait ...

 

Et bien tu vois, Cacao, il n'a pas souri, mais il a hoché la tête.

 

Et je crois qu'il était un peu content.

 

 

 

 

 

 

                       A          B I E N T Ô T   . . .

 

 

 

 

                                                               S U R          M A          M O T O   . . .

 

 

                                                                                             ( A  suivre )

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 19:52

 

 

 

 

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                    Dans ce nouveau chapître, Prunie L'Aventurière va, entre autre, relater

 

 à Cacao, et à elle seule, des histoires plus tristes et plus intimistes, qu'on lui

 

confie parfois, ou qu'elle glane au hasard de ses pérégrinations.

 

Si vous les entendez, c'est sans doute par erreur, ou parce que vous écoutez aux

 

portes ... Mais ce n'est pas grave, vous êtes des amis et saurez tenir votre

langue.

 

 

 

                                                                                                           . . .  / . . .

 

 

 

                Vois-tu Cacao, je fais depuis quelque temps le ménage chez une dame.

 

 Une jeune retraitée, très à l'aise, coquette, dynamique. Et pourtant elle me fait

 

de la peine. Elle est toujours gentille avec moi, et ne me surveille pas.

 

Elle aime beaucoup lire, sur son canapé, sans s'occuper de ma présence.

 

Mais je sens qu'elle est contente que je sois là. Souvent, je remarque qu'en fait

 

elle ne suit plus son livre, elle regarde dans le vide et semble très triste.

 

Parfois elle me parle, raconte qu'elle se promène avec une amie, qu'elles vont

 

au restaurant, au cinéma. Elle fait aussi de la gymnastique, et beaucoup d'autres

 

choses. Mais on dirait que tout l'ennuie, que rien ne l'intéresse, qu'elle fait tout

 

par obligation, non par plaisir.

 

--  Ce que j'aurais aimé, c'est voyager, me dit-elle. M'en aller très loin.

 

--  Pourquoi ne partez-vous pas avec votre amie. Il y a tant de destinations. C'est

 

    si facile maintenant.

 

--   Vous avez raison, mais je n'en ai plus envie. Un jour je lui ai proposé d'acheter

 

    un camping-car, puisque nous étions libérés du travail.

 

--   A votre amie ?

 

--  Non, à lui. Il a répondu : " pas pour le moment ". Et aujourd'hui c'est trop tard.

 

      Il n'est  plus là. Je l'ai perdu. Je me sens complètement abandonnée.

 

--   Je comprends. C'est difficile au début, il faut du temps pour s'habituer.

 

     Il y a longtemps qu'il est mort ?

 

--  Oh non, il n'est pas mort ! Il a juste cessé de m'aimer. Un jour. Je ne sais pas

 

     quand ça a commencé.  Simplement, je me sentais de plus en plus triste et

 

     fatiguée. Je n'avais plus envie de rien, sans que je sache pourquoi.

 

     Quelque chose me tourmentait.  Je n'arrivais pas à saisir. Puis, peu à peu,

    

     j'ai su.

 

     C'était venu. C'est tout. Il ne m'aimait plus.

 

     Sans que j'en connaisse la raison, ni depuis quand.

 

     Pourtant, c'est arrivé. Un jour. Je ne sais pas quel est ce jour. Je ne le saurai

 

     jamais. Mais ce jour-là, que je n'ai même pas remarqué, en perdant son amour,

 

     j'ai tout perdu.

 

 

 

 

 

                        

                              A          P L U S     . . .

 

 

 

 

                                                                    D A N S          L ' A U T O B U S     . . .      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

    

 

 

  

 

  

 

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 16:40

 

 

 

     CACAO S'EXCUSE AUPRES DE SES LECTEURS DE NE PAS REPONDRE RAPIDEMENT

A LEURS COMMENTAIRES, ET DE N'ECRIRE QUE PEU D'ARTICLES, EN RAISON D'UNE

PANNE  D'ORDINATEUR. ELLE REMERCIE LES AMIS QUI LUI PERMETTENT D'UTILISER

LE LEUR ET ENVOIE SES AMITIES A TOUT LE MONDE.

 

 

 

 

 

 

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                                     Prunie L'Aventurière avançait bravement à travers champs.

Pas aussi vite qu'elle l'aurait souhaité, ses bottes en caoutchouc, dans la terre spongieuse,

la ralentissant un peu.

 

Grâce au magnifique plan du pépé, elle finit par apercevoir une maison. Elle avait juste raté

une petite route, omise par lui sur le plan, et s'était retrouvée trop bas, sur le chemin de la

rivière. Soulagée, dès qu'elle fut à pied sec, elle retira ses bottes, remit ses chaussures, son

plus beau sourire, et prépara son excuse.

 

Ce travail à peine accompli, elle vit se diriger vers elle un très gros chien, genre bouvier,

excessivement beau et pas du tout menaçant. Il la conduisit vers un atelier, où elle trouva un

monsieur...( Onésime Petit ? ) occupé à casser des noix. (C'était l'occupation principale des

petits retraités dans la région, de l'automne à la fin du printemps. Ils amélioraient un peu

l'ordinaire en transformant la récolte en cerneaux, qui se vendaient beaucoup plus cher

que les noix entières).

 

Le monsieur n'était vraiment pas vieux, et l'accueillit très gentiment.

 

-- Vous avez un beau chien lui dit-elle.

 

-- Ah ! Que Oui ! Et très intelligent . Il s'appelle Oscar, et regardez, il est gros comme un

petit veau !

 

L'homme s'était levé, et P.L'A. remarqua sa petite taille, en accord il est vrai avec son

patronyme. Il ne dépassait en fait la hauteur de son chien que de la demie-poitrine et la tête.

 

-- Je suis bien chez Mme Henriette Petit ? Je viens pour le ménage de la part de l'association.

 

-- Oui, oui, oui, elle va être bien contente de vous voir. Elle vient de se faire opérer, et comme

elle n'est pas encore bien solide sur ses jambes, la mutuelle lui a donné ces heures pour l'aider.

Vous aurez de quoi faire, avec le chien, en ce moment, comme c'est humide ... j'ai beau lui

essuyer les pattes ... il salit toujours un peu ... mais il est tellement gentil ...

 

Henriette Petit, qu'il appelait bien entendu Paulette, était encore plus jeune que son mari, fort

avenante, et d'environ la même taille que lui.

 

Elle ne sembla pas se formaliser du retard de P.L'.A, d'autant qu'Onésime venait de lui indiquer

qu'elle était venue à pied. Après avoir donné ses instructions pour le travail, elle retourna dans

sa chambre. Elle marchait encore mal, s'étant cassé tibia et péroné, dans une mauvaise chute,

en allant appeler son mari, qui promenait Oscar au bord de la rivière.

 

-- Vous comprenez, c'est boueux, dit-elle à P.L'.A., et malheureusement j'ai atterri sur un rocher.

Quand il ne casse pas des noix, mon mari passe son temps avec le chien au bord de la rivière,

à embêter les pêcheurs.

 

Ils disent qu'il fait fuir le poisson en parlant trop fort. Le chien s'amuse bien aussi, et  tous les

deux, ils ne reviennent guère propres !

 

P.L'.A. se dépêcha de faire au mieux son travail. Pour pouvoir ensuite oser demander la

permission de téléphoner, n'ayant pas de portable. Elle comptait appeler un ami, suceptible de

pousser sa voiture, mais de cela, elle ne dit rien à Henriette et Onésime.

 

Le cher homme venait d'ailleurs d'annoncer qu'il allait jusqu'à la rivière faire faire un petit tour

à Oscar.

 

--  Tache d'être à l'heure pour dîner, répondit Henriette-Paulette. Sinon, je te préviens, moi,

je mange ! Tu te débrouilleras avec ton chien !

 

--  Ah! Ah ! C'est parce qu'avec Madame il faut manger en vitesse ! Après elle s'amuse avec

son ordinateur !

 

...  Le fils lui a offert ça pour qu'elle ne s'ennuie pas pendant sa rééducation, et depuis,

c'est la croix et la bannière ! Tiens ! J'aime mieux me taire et aller à la rivière ...

Oscar ! Où es-tu mon Oscar ? Viens vite ! On va à la rivière.

 

Oscar ne se fit pas prier. Prunie resta avec Henriette-Paulette, qui, satisfaite du travail

accompli, lui offrit un café. Elle osa alors parler de son coup de fil. Henriette accepta avec

empressement, très fière d'ajouter qu'avec Internet ça ne coûtait rien. Mais que

malheureusement elle ne savait pas aller sur le Net avec son ordinateur, n'ayant pas encore

réussi à comprendre les explications laissées par son fils.

 

Et, comme il y a un Bon Dieu pour les pauvres gens, Prunie téléphona, puis passa

agréablement le temps en apprenant à Paulette à se débrouiller avec Internet, jusqu'à l'heure

fixée par l'ami pour le désembourbage.

 

--  Quand vous reviendrez, ne dites pas à mon mari que c'est vous qui m'avez appris. Je lui

dirai ce soir que j'y suis arrivée toute seule ! Il sera bien attrapé, lui qui se moque tant de moi

et de mes "foutaises".

 

A partir de ce jour, tout alla pour le mieux dans le meilleur des mondes entre Onésime,

Henriette, Oscar et P.L'.A. On se débarrassait bien vite du ménage, puis on passait aux leçons,

auxquelles Onésime assistait volontiers, entre deux séances de cassage de noix.

Henriette-Paulette avait même raconté, en son absence, qu'il veillait fort tard pour "surfer", et

ne s'en vantait pas.

 

Mais Onésime ne devint jamais un vrai cyber-dépendant. Préférant, et de loin, continuer à

casser ses noix, bien tranquille dans son atelier.

 

Et le reste du temps, tout le reste du temps, se promener vers la rivière, par  temps sec ou

boueux, pour embêter les pêcheurs en parlant un peu fort.

 

On raconte aussi que l'été, près du Camping " Verte Rive ", il aime bien regarder les baigneuses

patauger dans l'eau. Surtout si elles sont jeunes, ce qui n'étonnera personne...

 

En tout cas pas son chien, Oscar, gros comme un petit veau.

 

 

 

 

                                                                                                                                        F I N .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                 A     LA     SEMAINE     PROCHAINE . . .

 

 

 

 

                                                                               DANS     MON     CAMION - BENNE . . .

 

 

 

 

                                                                                                      ( merci Christiane pour cette  trouvaille ! )

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 22:20

 

 

 

 

 

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                             Enfin un indice ! Prunie L'Aventurière était soulagée ! 

 

Le couple lui indiqua avec force détails la route pour aller chez Onésime et

 

Henriette-Paulette Petit.

 

Elle suivit à la lettre leurs indications, précieusement notées sur le "carnet de

 

bord" qui ne la quittait pas. Elle y mettait les noms, prénoms, adresses,  numéros

 

de téléphone, âges approximatifs, caractéristiques principales de tous ses

 

clients, même très occasionnels. Les noms de leurs animaux, le travail effectué,

 

plus des remarques et critiques sur le caractère et l'attitude des protagonistes.

 

Le pépé, fort obligeant, lui dessina un plan. Toute ravigotée, elle repartit sur les

 

chapeaux de roues, appliquant scrupuleusement ce qu'on lui avait dit. Donc, bien

 

entendu, elle se perdit, et se retrouva dans un petit chemin sans issue. Puisqu'il 

 

débouchait sur la rivière, non loin du Camping "Verte Rive", bien mal-nommé en 

 

cette saison. "Caca d'Oie Rive" aurait mieux convenu, après les pluies

 

diluviennes de printemps.

 

Et, évidemment, en tentant un demi-tour audacieux, elle s'embourba.

 

Il en fallait davantage pour décourager une aventurière de sa trempe.

 

Elle tenta un peu de dégager les roues,  grattant dans la gadoue avec ce qu'elle

 

avait sous la main, le manche de son parapluie. Jugea vite fait qu'elle n'y

 

arriverait pas dans un délai acceptable. Enfila les bottes en caoutchouc qu'elle

 

laissait toujours dans son coffre ... Il faut être prévoyante lorsqu'on passe sa vie

 

à se promener en terre inconnue, voire en milieu hostile.

 

 Puis elle s'en fut à travers champs, ses chaussures à la main. Avec, en

 

bandoulière, son petit sac de travail.

 

Qui contenait : un tablier, des pantoufles, une bouteille d'eau presque vide,

 

quelques biscuits écrasés ... et le petit carnet.

 

Elle n'avait donc aucun souci à se faire, tout irait bien.

 

Une fois de plus, elle s'en sortirait.  

 

 

    

 

 

 

                                

                                 A          PLUS          TARD . . .

 

 

 

 

                                                                          DANS          L'AUTOCAR . . .

 

 

 

              

 

                                                                                                                               (  A     S U I V R E  . . . )

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 08:11

 

 

 

 

 

 

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                                   C E C I        E S T         U N E        H I S T O I R E        V R A I E      

 

 

 

 

 

                                 Ce jour-là, Prunie l'Aventurière fut avertie au dernier moment

 

qu'elle devait remplacer une collègue pour faire le ménage chez Mme Henriette

 

Petit, dans le bourg voisin. En vitesse, elle regarda l'annuaire chez sa précédente

 

cliente, et s'aperçut avec ennui que le village comptait de nombreux Petit, tous

 

avec un prénom masculin. Aucune Henriette. On met le prénom du mari sur les

 

annuaires, et, même devenues veuves les femmes préfèrent le laisser. Elles ont

 

tellement peur d'être attaquées, P.L'A. le savait bien. 

 

Elle partit donc à l'aventure à l'adresse du premier Petit, Claude. Avec un peu de

 

chance, sa femme s'appellerait Henriette.  

 

Ce n'était pas le cas, Claude était célibataire, et ne voyait pas d'Henriette parmi

 

les Petit de sa connaissance. Il lui indiqua l'adresse d'un couple Petit d'un certain

 

age, qui pourrait éventuellement faire l'affaire. Mais, là non plus, la dame ne se

 

prénommait pas Henriette. P.L'A. commençait à se faire du souci, le temps filait,

 

elle serait bientôt vraiment en retard, et finirait sa journée à pas d'heure, comme

 

souvent. Sans compter les probables récriminations d'Henriette sur tous ces

 

gens pas sérieux qui ne voulaient pas travailler, alors que Le Bureau avait

 

formellement promis une remplaçante à telle heure pile.

 

Elle tenta un autre couple Petit, dont les précédents connaissaient l'existence,

 

dans un hameau un peu isolé. Ce n'était pas les bons non plus, Prunie sentait le

 

désespoir l'envahir. Ils ne voyaient pas du tout ... Henriette, Henriette, non je ne

 

connais pas d'Henriette, répétait la mémé pour la dixième fois. Ce qui énervait

 

Prunie. Tout le monde connaît au moins une Henriette, même si elle ne s'appelle

 

pas Petit ...

 

P.L'A. n'arrivait pas à prendre congé. Malgré ses remerciements, et ses adieux 

 

renouvelés, le couple tentait encore et encore de dénicher dans sa mémoire

 

une Henriette Petit. Madame répétait son leitmotiv, Monsieur réfléchissait, en

 

silence, ce qui était déjà ça. Et disait, de temps en temps, entre deux "Henriette,

 

Henriette ..." de sa femme :

 

"Attendez, attendez ... voyons, voyons ... Henriette ...". Et, zou, ce prénom

 

 relançait son épouse, qui recommençait son monologue.

 

Prunie était au bord de la crise de nerfs. Quand ses heures étaient payées, elle

 

supportait héroîquement les rabâchages des personnes âgées. Et avec le sourire

 

encore, jusqu'aux oreilles, même si en esprit elle serrait les dents bien fort.

 

Mais là, en plus de se rendre malade, elle allait perdre deux heures de travail,

 

faute d'avoir été capable de se débrouiller. Cacao se moquerait gentiment d'elle

 

ce soir, lorsqu'elle s'écroulerait chez elle pour lui raconter ses errances.

 

Comme je suis nulle se disait-elle, pas fichue de trouver une Henriette. Pourquoi

 

n'ai-je pas pensé à me renseigner à la Mairie, quelle idiote, mais quelle idiote ! 

 

Le temps d'y aller maintenant, il sera tard, Henriette me disputera bien sûr à

 

mon arrivée, elle téléphonera peut-être même au Bureau pour se plaindre.

 

Et voilà ! On me donnera encore moins de remplacements. On dira que je suis une

 

godiche et qu'on ne peut me confier que des clients dont j'ai l'habitude ... 

 

Alors que cette Henriette aurait pu me faire de l'usage, ma collègue en a pour un

 

moment, on doit l'opérer. Non, vraiment, je m'en veux, je m'en veux !

 

Et soudain, du fond se sa détresse, elle entendit le pépé s'exclamer, non

 

"Euréka", mais "Onésime" !

 

--  Onésime ! Onésime ! Je suis sûre que cette Henriette, c'est la femme

 

d'Onésime !

 

--  Mais non, dit la mémé, la femme d'Onésime, elle s'appelle Paulette !

 

--  Je sais, je sais, mais je sais pourquoi ! C'est parce qu'à l'école, on se moquait

 

d'elle en lui chantant " A bicyclette ! ". Alors après, elle a décidé de se faire

 

appeler Henriette !

 

                                                        

 

                                                                                             ( A     SUIVRE   . . . )

 

 

 

 

 

 

                             A     LA     SAINTE - HENRIETTE . . .

 

 

 

 

                                                                    SUR     MA     TROTTINETTE . . .

    

 

  

 

 

   

                                                                                                               

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 21:45

 

 

 

 

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                                Où Cacao nourrit les chats libres de la campagne autour de chez

 

elle, vous le savez.  Ah ! Vous vous souvenez ! Sur la vieille charrette, au bord du

 

Petit Chemin, dans la noyeraie, face à sa maison. Vous n'avez pas oublié non plus

 

que le vieux propriétaire qui la lui prête l'appelle "Le Restaurant des Chats".

 

Que son plateau de bois est protégé des intempéries par un toît de vieilles tôles

 

rouillées, et que Prunie l'Aventurière et Cacao y ont bâti des "barrières à chiens"

 

en bois. Avec juste de petits passages pour les chats, à cause des "chiens de la

 

nuit".

 

Ce ne sont pas souvent des chiens errants. Cacao les connaît, ils ne sont pas

 

nombreux. Deux ou trois, venant de fermes environnantes, chiens "de travail",

 

utilisés pour rassembler les moutons.

 

Ils aiment la liberté, on ne s'occupe guère d'eux, on ne les enferme pas le soir, et

 

parfois on les nourrit mal.

 

Le plus fidèle vient toujours à la même heure, très tôt le matin, elle l'appelle son

 

 "Vrai Chien". Lorsqu'il pleut ou qu'elle tarde un peu, il l'attend, couché sous la

 

charrette. Il ne tient pas aux croquettes, il s'en contente certes quand elle 

           

s'absente, et que Prunie n'est vraiment pas libre pour la remplacer.

 

Mais ce qu'il  aime, c'est la soupe de pain "trempée", avec des restes de viande,

 

et tout ce qu'on lui garde de "bon". Il vous regarde de ses bons yeux, qu'on dirait

 

maquillés avec un trait noir de khôl, mange en silence, se laisse caresser. Puis

 

repart tranquillement chez son fermier, qui passe sa journée à lui crier dessus.

 

Vrai Chien n'aboie jamais, ne dérange jamais personne. Il vient, c'est tout.

 

Marcella le connaît et l'aime. Il suit parfois lors de la promenade du matin. Sloopy

 

aussi s'y est habituée maintenant, elle en était un peu jalouse au début, ayant si

 

peur d'être de nouveau abandonnée et de retourner au refuge.

 

Pour les autres "chiens de la nuit", Cacao a l'habitude de laisser, contre son muret,

 

sur l'herbe, au bord du Petit Chemin, une ou deux bonnes gamelles. Lorsqu'il fait

 

chaud, elle a soin de ne mettre que des croquettes, pour éviter au voisinage toute

 

odeur désagréable. Elle sait qu'elles se trouvent sur la "voie publique", même si

 

c'est tout au bord, et qu'elle n'a pas vraiment le droit de le faire. 

 

Pour cette raison, elle les enlève très tôt le matin, en "allant à Vrai Chien".

  

Ce que vous ignorez encore, c'est que le fait de nourrir les animaux de passage

  

ne plaît pas à tout le monde, même s'il y a très peu de monde dans le coin. 

 

Une de ses voisines, qui ne se gêne pas à la belle saison pour organiser des

 

barbecues géants, parfumant l'atmosphère et égayant la nuit de rires et de 

 

chansons, trouve vraiment ridicules ses agissements.

 

Elle n'aime pas les chats, qui grattent dans ses parterres. Surtout Maurice, qui

 

la nargue souvent en se baguenaudant dans son jardin. Il faut dire que lorsqu'il

 

était petit, avant que la dame ne bâtisse sa maison dans le nouveau lotissement,

 

tout n'était que prés à moutons, haies et terriers de lapins, et tout cela était

 

son territoire. Il ne l'a pas oublié.

 

Cacao se fiche que la voisine se moque d'elle par derrière, tout en la saluant bien

 

bas lorsqu'elles se rencontrent.

 

Une fin d'après-midi de beau temps, alors qu'elle se promenait avec Marcella, elle

 

la vit venir vers elle d'un pas décidé. Elle ne se méfia pas, il faisait si bon, on avait

 

envie d'être heureux. Et, là, sans autre préambule, la voisine déclara :

 

-- Non, vraiment vous exagérez avec vos chiens et vos chats. Avec les croquettes,

 

   vous nous attirez les renards.

 

Un peu interloquée, Cacao eut cependant le courage de lui répondre :

 

-- Alors vous devez être contente, puisqu'on sait bien que les renards mangent

 

   les chats !

 

 

 

 

                                     A     DEMAIN    . . .

 

 

 

 

                                                                              DANS     L'TRAIN   . . .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 20:53

 

 

 

 

 

 

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                            La chanson ci-dessous est dédiée à Kranzler  . . .       link        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                        L A      D I C T E E  

                                                                    

 

                                                         

 

 

            Cette dictée est incroyable mais vraie. Ne manquez pas de la lire, c'est surprenant. On dira après

 

que le français n'est pas compliqué ! Ce petit texte, que je vous laisse savourer, est une dictée trouvée

 

dans un vieil almanach.

 

 

 

 

                                                               A  LIRE  A  VOIX  HAUTE :

 

 

 

 

 "Monsieur Lamère a épousé Mademoiselle Lepère. De ce mariage, est né un fils aux yeux pers*.

 

(*pers = entre vert et bleu). Monsieur est le père, Madame est la mère. Les deux font la paire.

 

Le père, quoique père, est resté Lamère, mais la mère, avant d'être Lamère était Lepère.

 

Le père est donc le père sans être Lepère, puisqu'il est Lamère et la mère est Lamère, bien que

 

née Lepère. Aucun des deux n'est maire. N'étant ni le maire ni la mère, le père ne commet donc

 

pas d'impair en signant Lamère. Le fils aux yeux pers de Lepère deviendra maire. Il sera le maire

 

Lamère, aux yeux pers, fils de Monsieur Lamère, son père, et de Mademoiselle Lepère, sa mère.

 

La mère du maire meurt et Lamère, père du maire, la perd. Aux obsèques, le père de la mère du

 

maire, le grand-père Lepère, vient du bord de mer et marche de pair avec le maire Lamère, son

 

petit-fils. Les amis du maire, venus pour la mère, cherchent les Lamère, ne trouvent que le maire et

 

Lepère, père de la mère du maire, venu de la mer, et chacun s'y perd !"

 

 

 

 

 

               UN GRAND MERCI A NOTRE FIDELE LECTRICE, PATTY, QUI NOUS A ENVOYE

 

 

                                                         CE JOLI TEXTE !

 

 

 

 

 

              ... ET POUR ENJOLIVER VOTRE DIMANCHE LE NOUVEL ALBUM DU NEVEU DE CACAO

 

 

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                                    A          BIENTOT     . . .

 

 

 

 

 

                                                              DANS          MA          PUNTO   . . .

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 20:16

 

 

 

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                       Quand Cacao était petite, elle eut d'abord une petite soeur. Elle en fut

 

bien contente, et la petite soeur semblait également fort satisfaite d'avoir une

 

grande soeur. Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

Ni l'une, ni l'autre n'en connaissait d'autre, de toute façon...

 

 En ce temps-là, le leur était aussi petit qu'elles. Il se composait de papa, maman,

 

papi et mamie.  

 

Plus tard, après qu'on leur eut promis deux petits frères, elles eurent deux jolies

 

petites soeurs, qui furent appelées "Les Petites"...  Et c'est là qu'elles devinrent

 

"Les Grandes", même si elles étaient encore très petites. Quelle histoire étrange

 

et compliquée ...

  

Mais pour celle-ci, elles n'étaient encore que deux. Et la petite soeur n'était

 

qu'un " grand bébé", même si elle marchait déjà et avait quelques bonnes dents.

 

 

 

 

 

                Le matin, vers neuf heures, le papi descendait de son atelier et venait

 

casser  la  croûte à la maison.

 

Cela arrangeait bien maman. Pendant qu'il gardait les filles, elle allait à l'épicerie

 

 et  "au pain".

  

Le casse-croûte du papi était presque toujours le même : du pain et du saucisson,

 

avec, bien sûr, un petit verre de vin.

 

Quelquefois, cependant, il mangeait du fromage.

  

Cacao n'aimait pas le fromage, et ne tenait pas au saucisson. Le papi lui faisait

 

des tartines de pain beurré, tandis que la petite soeur, déjà grimpée sur ses

 

genoux, s'empifrait de morceaux de saucisson, qu'il lui coupait bien petits.

 

Chaque jour, il lui demandait : "T'aimes mieux Papi ou le saucisson ?"

 

Et chaque jour, elle répondait : "Le saucisson."

 

Cela faisait bien rire le Papi et Cacao, qui guettaient ensemble cette réponse.

 

Le papi racontait des histoires merveilleuses, que les petites ne se lassaient pas

 

d'écouter.

 

La plupart concernait " La guerre". Il les avait depuis longtemps informées qu'il

 

s'agissait de "La Grande". Cacao la trouvait bien intéressante, et supposait que

 

quand il en aurait fini, ce dont elle n'était pas pressée, il leur parlerait de la, ou

 

des petites. Et que ce serait mieux que rien.

 

Le papi racontait très bien. Il en oubliait de couper le saucisson en petits bouts,

 

et la petite soeur manquait souvent de s'étouffer en avalant des rondelles

 

entières.

 

Dans ces cas-là, elle devenait très rouge, émettait de drôles de bruits,  qui

 

alertaient papi.

 

Il était obligé de s'interrompre pour lui donner de grandes claques dans le dos

 

et la secouer un peu. Et de se lever pour leur servir de la grenadine. Il lui disait

 

"Bois donc un p'tit coup, ça f'ra descendre". Cacao buvait aussi, même si elle

 

n'aimait pas trop la grenadine. Elle préférait l'anthésite, dont papa leur mettait

 

quelques gouttes dans l'eau, seulement l'été, parce que c'était très

 

rafraîchissant.

  

En se levant pour servir la grenadine, le papi regardait vite par la fenêtre si

 

maman n'arrivait pas. Cacao pensait que c'était parce que la petite soeur

 

était encore très rouge.

 

Heureusement, il se rasseyait et continuait son histoire.

 

En général, des soldats montaient au front et d'autres en descendaient.

 

Cacao ne savait pas trop ce qu'était le front. Elle supposait, le front qu'elle

 

connaissait se trouvant en haut du visage, que celui dont parlait le papi devait

 

être du même genre, quoique plus grand, afin que beaucoup de soldats  puissent

 

y monter et en redescendre. Ce devait être une sorte de très haute montagne,

 

avec une pente vertigineuse, qui expliquait pourquoi l'histoire était si longue.

   

Ce que faisaient ceux qui arrivaient en bas, Cacao le savait : Ils s'en payaient une

 

bonne tranche, parce qu'ils étaient en permission.

  

Ce que faisaient les autres, une fois arrivés en haut, le papi n'en parlait pas.

 

Cacao avait pensé à le lui demander, mais il était si bien lancé qu'elle avait

 

préféré attendre un moment plus opportun. Le lendemain peut-être, quand la

 

petite soeur s'étoufferai et qu'il serait obligé de s'interrompre pour aller

 

chercher la grenadine.

 

Elle n'avait pas hâte que maman revienne, même si elle était un peu ennuyée que

 

la petite soeur, après sa grenadine, ait déjà presque fini le verre de vin du papi.

 

Ca ne l'étouffait pas, elle était seulement de nouveau très rouge. Du coup, elle

 

avait arrêté d'avaler du saucisson, et semblait somnoler dans les bras de papi,

 

qui la berçait.

 

Cacao se dit que c'était tant mieux, que ce midi maman ne dirait pas, la voix un

 

peu inquiète : "Je ne comprends pas, cette petite n'a pas d'appétit, elle picore."

 

Et le papi ne répondrait pas :

 

"T'en fais don' pas, tu vois bien qu'elle profit' quand même ! Elle mange à sa faim,

 

c'est tout !"

 

Ce jour-là, le papi faisait partie des soldats qui montaient au front. Il disait :

 

"Voyez-vous, y f'sait tell'ment froid qu'même en marchant on avait les pieds

 

 g'lés. Et les vieux poilus qu'on croisait, qui descendaient du front d'l'Est, et ben

 

 y z'avaient des glaçons aux moustaches ! " 

 

Cacao n'en croyait pas ses oreilles !  Ce devait être bien joli des glaçons aux

 

moustaches ! Encore plus que des rubans dans les cheveux ! 

 

Elle comprenait qu'ils ne fondent pas. Papi avait qu'il faisait très froid.

 

Mais comment faisaient-ils, ces soldats,se demandait-elle, pour  attacher les

 

glaçons à leurs moustaches ?

 

Bah ! Ils avaient du trouver une solution . . .

 

C'est si fort des soldats !

 

... Et puis maman rentrait et invariablement disait : " Mais cessez donc papi de

 

leur parler de  la guerre, vous allez les faire rêver ! "

 

Cacao ne comprenait pas maman. Elle savait que pour elle, rêver signifiait faire

 

de mauvais rêves...

 

Comment pouvait-elle penser que les petites auraient peur d'une chose

 

aussi merveilleuse :

 

Des glaçons aux moustaches !

 

 

 

 

       

 

                                   A          LUNDI   . . .

 

 

 

 

 

                                                                           DANS          L'TAXI   . . .

 

      

                                                                                                          (d'la Marne)

 

                                                                                                

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 22:54

 

 

 

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                       Ce matin M.Tabac Gris était encore plus taciturne qu'à l'ordinaire.

 

Assis tout contre son poêle, il semblait plongé dans une méditation profonde,

 

presque inquiétante. Il avait roulé et fumé sept cigarettes, Prunie L'Aventurière

 

les avait comptées, pour s'occuper l'esprit. Elle avait eu le temps d'épousseter

 

tous les meubles, d'aspirer le sol, le canapé et le deuxième fauteuil. Pas question

 

de songer à s'approcher de celui de M.Tabac Gris, qui paraissait de plus en plus

 

au bord de la transe.

 

Elle allait se résoudre à passer un petit coup de serpillère avant de prendre congé.

 

Non sans avoir recommandé dans le vide de ne pas poser un pied par-terre

 

pendant dix minutes  ...  Lorsqu'il déclara soudain :

 

--  Savez-vous comment enlever une épine plantée dans un doigt ?

 

-- Avec une épingle ? répondit Prunie, fière de son à propos.

 

--  Non, non ! Le mieux est de prendre du fiel d'un cochon. Attention ! D'un mâle !

 

    Vous le pendez par les pieds, vous prenez un peu de fiel, vous laissez sécher

 

    jusqu'à ce qu'il forme une pâte dure,  vous mettez un peu de pâte sur le doigt...

 

    et ... pftt ... C'est le meilleur remède que je connaisse.

 

Prunie L'Aventurière, abasourdie, et déjà un peu barbouillée depuis le réveil,

 

préféra prendre congé sans passer la serpillère. Mais non sans avoir remercié

 

avec chaleur M.Tabac Gris pour ce précieux conseil.

 

En chemin pour la maison de Cacao, où elle comptait se faire offrir une tisane, par

 

pur masochisme, elle se demanda où, si le besoin s'en faisait sentir, elle trouverait

 

rapidement un cochon, mâle de surcroît. Où elle pourrait le pendre par les pieds ...

 

etc, etc ... Et là, elle se sentit vraiment très mal ...

 

 

 

 

 

 

 

                      A     TOUT     A     L'HEURE . . .

 

 

 

 

                                                                               DANS     L'ASCENSEUR  . . .

 

 

 

 

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